Facteurs influençant la réussite d’un traitement

I) Généralités.

Le résultat final obtenu est bien sûr dépendant de la gravité de la malformation initiale, mais il dépend aussi et pour une part essentielle de la qualité de votre participation ou de celle de votre enfant.

En orthodontie, nous n’effectuons pas de soins ponctuels. Il s’agit de soins de longue durée, ou chaque étape du traitement conditionne la réussite de l’étape suivante.

Si vous ne respectez pas nos consignes de traitement, vous aurez à coup sûr une qualité de résultat inférieure à celle que vous auriez dû avoir, du point de vue esthétique (défauts d’alignement, tâches…), ou du point de vue fonctionnel (défauts au niveau des contacts occlusaux…)

II) En ce qui concerne les taches post-thérapeutiques.

Elles sont induites par un mauvais brossage qui persiste. Si des taches apparaissent ce n’est pas le fait du hasard ou d’un manque de chance. Il faut vraiment avoir été négligent. Ces taches ont comme origine les bactéries de la plaque dentaire qui dégradent les hydrates de carbone en acide qui attaque l’émail des dents. Si la déminéralisation est importante, elle est inesthétique et irréversible. La plaque dentaire commence à se former grâce au substrat des aliments présents entre le cinquième et le septième jour de stagnation des aliments. Ce n’est donc pas l’oubli d’un soir ou de deux qui permet l’apparition de taches, mais bien une négligence de longue durée dont les enfants et les parents sont responsables.

Au niveau du cabinet nous ferons tout pour bien vous encadrer à ce niveau et vous donner nos meilleurs conseils. Vous disposez sur le site d’une vidéo vous expliquant comment procéder en présence de bagues pour que le brossage soit le plus abouti possible.

Vos enfants pour vous faire plaisir vont s’appliquer souvent plusieurs jours durant. Mais le sens de l’effort des enfants dans la durée est pour la plupart d’entre eux limité. Vous devez donc les soutenir et renouveler gentiment mais fréquemment vos recommandations

On dit que « Le contrôle n’exclut pas la confiance », vous devez donc vérifier matin et soir la qualité de leur brossage. Ne soyez pas trop rapide lors de ce contrôle. Les aliments ne stagnent pas au niveau du bord des incisives que vous voyez en direct. Il faut lever la lèvre supérieure et baisser la lèvre inférieure afin de voir s’ils stagnent au-dessus des bagues sur les dents maxillaires et en bas des bagues au niveau mandibulaire.

En cas de mauvais brossage, il faut le recommencer, ce qui ne vous empêche pas d’effectuer un nouveau contrôle jusqu’à élimination totale de résidus d’aliments.

En ce qui concerne les boîtiers transparents nous utilisons des céramiques monocristallines. Ces bagues ne peuvent se colorer dans leur masse puisqu’il s’agit d’un seul cristal. Toutefois en cas de brossage insuffisant des glycoprotéines présentes dans la salive et les aliment peuvent adhérer à la surface du boîtier et altérer sa transparence.

En ce qui concerne les bagues qui font le tour des dents et qui sont scellées à l’aide de ciment de scellement, il faut proscrire tous les aliments collants et plus particulièrement les bonbons chewing-gums, caramel, carambar…

La force de traction engendrée par l’aliment collant fait partir totalement ou partiellement le ciment de scellement. Le ciment qui est parti est remplacé par des micros débris d’aliments qui sont tassés entre la dent et la partie interne de la bague. L’élimination de ces aliments est très difficile, voire impossible, puisque la brosse à denst n’y a pas accès.

Ces aliments sont susceptibles de colorer en profondeur l’émail des molaires, dans les zones de stagnation. De blanc, il passe à blanc crayeux et marron plus ou moins clair.

III) La casse.

Des principes simples de physique s’appliquent au traitement multibagues. Pour déplacer une dent, sans ou avec un minimum d’effets parasites, nous prenons appui sur plusieurs autres dents qui servent d’ancrage. Si vous décollez un ou plusieurs boîtiers, des mouvements indésirables peuvent survenir, soit au niveau de la dent à déplacer soit au niveau des dents qui servent d’ancrage. Cela peut engendrer de graves problèmes qui sont parfois difficiles à résoudre par la suite. Ainsi faites attention.

Les décollements fréquents nuisent donc à la bonne marche du traitement. Les objectifs thérapeutiques que nous nous sommes fixés au départ du traitement peuvent être impossibles à atteindre et la durée de traitement prévue largement dépassée.

Il est donc dans votre intérêt de respecter scrupuleusement les consignes de traitement.

En aucun cas vous ne devez porter des aliments ou choses dures à la bouche. Ainsi mâchouiller des stylos, croquer à pleine dents dans des pommes, des sandwichs, rogner des os de côtelettes… est totalement interdit. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, de nombreuses choses peuvent provoquer des décollements.

Nous pourrions vous citer bien d’autres exemples tels un enfant qui séparait les pièces de Lego avec les dents, un autre qui croquait des bâtonnets de saucisson sec en cachette dans sa chambre, un autre encore qui écrasait des bâtons de réglisse en bois, un coureur cycliste qui lors des courses déposait le bouchon de sa gourde avec les dents…

Il suffit d’être logique et de se demander si l’aliment ou la chose portée à la bouche ne risque pas de provoquer le décollement d’un boitier

IV) La durée de port des appareils amovibles.

Respecter scrupuleusement les consignes de port, dont le temps de port. Par exemple, l’action d’un appareil amovible destiné à augmenter la croissance mandibulaire (un activateur de croissance) n’est pas proportionnelle au temps de port. Ainsi, si votre enfant porte 9 heures par jour son appareil au lieu de 18 heures, son activateur n’agira pas deux fois moins, il n’agira pas du tout.

Dans un premier temps l’activateur ne produit pas de la croissance, il y a une adaptation neuro-musculaire, l’enfant prend l’habitude d’avancer sa mâchoire. Dès que le port de l’appareil cessera cette habitude disparaîtra et la mandibule reprendra sa position de départ. L’activateur de croissance n’aura donc pas produit l’effet escompté.

A partir d’un certain temps de port par jour, le « seuil d’activation » va être franchi et la croissance d’un condyle mandibulaire sera effective. Dans ce cas l’activateur de croissance assurera sa fonction et le décalage entre le maxillaire et la mandibule se réduira.

Suivez donc nos indications en ce qui concerne le temps de port des appareils.

V) La durée de port des élastiques inter-maxillaires

Lorsqu’un décalage inter-maxillaire existe, il est probable que nous fassions porter à votre enfant, en cours de traitement, des élastiques tendus d’une mâchoire à l’autre, dont l’orientation sera fonction du sens du décalage.

Des millions d’enfants à travers le monde portent ce type d’élastiques. C’est n’est donc ni quelque chose de rare, ni quelque chose de grave. Les deux ou trois premiers jours, il existe un inconfort qui résulte de la tension qu’engendre l’élastique. Si les élastiques sont bien portés, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, cette sensation disparaît très rapidement.

Au contraire si les élastiques sont portés inconstamment, cette sensation d’inconfort persiste toujours.

Les élastiques inter-maxillaires agissent à la façon des activateurs.

Dans un premier temps, il y a une adaptation neuro-musculaire. C’est-à-dire que sous la contrainte des élastiques la mandibule avance ou recule selon l’orientation qu’ils ont entre les mâchoires.

Si les élastiques ne sont pas portés suffisamment, dès que leur utilisation cessera, la mandibule, en quelques jours ou quelques mois, reprendra sa position de départ.

Les élastiques n’auront dont pas produit l’effet escompté sur le décalage inter-maxillaire.

A partir d’un certain temps de port par jour, un « seuil d’activation » va être franchi et la croissance d’un condyle mandibulaire sera activée ou freinée.

Dans ce cas les élastiques auront permis de réduire le décalage inter-maxillaire en activant ou réduisant la croissance des mâchoires.

Votre intérêt et donc de suivre scrupuleusement nos directives en ce qui concerne le temps de port des élastiques et leur orientation.